Regarder autour de soi …

La semaine dernière, c’était la journée de la Terre ! J’avais prévu un billet le jour J mais je n’ai pas eu le temps de le terminer.
Alors, pour cette date particulière, on pourrait bien sûr faire de longs discours, de grands constats de ce qui ne va pas. Moi, j’ai tout simplement envie aujourd’hui, de faire une petite mise en lumière de mon environnement proche afin de montrer qu’il y a beaucoup à observer, des choses simples qui sont intéressantes à décortiquer : la biodiversité de notre jardin, de nos rues, de nos chemins qu’on ne remarque pas toujours … Alors, suivez-moi dans cette promenade.

J’ai la chance d’habiter en campagne, et comme c’est le printemps et que le Nature s’éveille, il y a pas mal d’espèces à observer. Voyez comme c’est joli ! Au détour d’un petit chemin…

Une plante très courante sur les bords des chemins est le cerfeuil sauvage (ou cerfeuil des bois) (Anthriscus sylvestris) de la famille des apiacées (dont fait partie la carotte). Il se présente sous forme de minuscules fleurs blanches regroupées en ombelles et comporte de jolies feuilles composées avec des motifs en fractale !

Cerfeuil sauvage

Cerfeuil sauvage

Notons bien le dimorphisme floral ! Avec des fleurs mâles stériles en périphérie (qui ne sont là que pour attirer les pollinisateurs) et des fleurs centrales femelles pour la reproduction.

Oh, une feuille qui cherche à se faire remarquer !

On notera la tige cannelée.
Ses feuilles de printemps sont comestibles mais il faut bien s’assurer d’un identification parfaite car la plante peut être confondue avec la grande ciguë. Attention sa racine est toxique !
Oh, un visiteur ! Une coccinelle à 7 points, vraisemblablement.

Cerfeuil sauvage

J’ai eu la chance de croiser la cardamine des prés, des milieux humides, de la famille de brassicacées (comme le chou, le navet ou le colza). On l’appelle aussi le cresson des prés. Des plantes de cette famille peuvent produire de l’huile et c’est généralement l’utilisation qui en est faite.

Les fleurs roses violacées sont regroupées en petites grappes (les racèmes).

Evidemment, en cette saison, on ne manque pas de croiser la route du pissenlit (propriétés diurétiques) commun (Taraxacum) ou dent-de-lion (en lien avec la forme de ses feuilles). Appartenant à la famille des astéracées (ou composées), il offre une multitude de fleurs regroupées et non une seule comme on pourrait le croire : on peut le dire, c’est le mal aimé. Et pourtant, ses fleurs régalent les pollinisateurs en ces premiers jours ensoleillés ! Et ses feuilles très riches en vitamines font aussi quelques amateurs.

La boule d’aigrettes, est aussi splendide ! Une très jolie sphère.
Si on y regarde d’un peu plus près, les minuscules gouttes d’eau de la rosée du matin s’y rassemblent en parfaites sphères, elles aussi.

gouttes

La forme particulière des poils qui se regroupent en petit parachute est une belle adaptation pour permettre aux graines de s’envoler très très loin. Il semble qu’il y ait des recherches poussées pour comprendre les secrets de ce vol au long court !

D’autres fleurs

De la même famille, et de la même couleur le tussilage (il porte aussi le nom de « pas d’âne en raison de la forme de ses feuilles qui rappelle celui des sabots d’âne). Ce représentant des astéracées (« Aster » vient du mot « Etoile »), cette plante est très utilisée en phytothérapie. La fleur apparaît tôt dans l’année, dès le mois de février, elle est un précieux allié pour les premiers insectes qui pointent le nez dehors.

Le tussilage

Le tussilage nous donne le spectacle de magnifiques boules d’akènes également.

Toute petite et discrète, voici la véronique de Perse (Veronica persica), plante rampante de la famille des plantaginacées. Sa fleur bleue est faite d’une corolle.à 4 pétales (riche en plusieurs types d’anthocyanidols ce qui explique cette couleur bleu ciel si caractéristique). Mais attention, si on y regarde d’un peu plus près, l’un des pétales est plus petit et plus clair ! Curieux dans la Nature, pareille dissymétrie.

La véronique possède un pétale plus clair et plus petit

Revenons vers les couleurs jaunes, avec la ficaire (Ficaria verna) de la famille des renonculacées. Son nom vernaculaire vient du latin « figue » car la plante possède une tige souterraine avec certaines racines tubérisées (stockage d’amidon dans des poches qui évoquent la forme de la figue) et se développe par reproduction végétative. La plante fleurit très tôt, dès le mois de février et c’est au printemps que la tubérisation bat son plein.

La ficaire

Attention à la consommation, les ficaires, à l’état frais, sont toxiques (comme toutes les renonculacées).

J’aime bien aussi l’euphorbe des bois, de la famille des euphorbaciées. C’est vraiment rigolo cette anatomie ! L’inflorescence nommée « cyathe » est en forme de feuille (ou bractée) qui abrite  des coupelles et possède des glandes nectarifères en forme de croissant.

Euphorbe petit cyprès

Glandes nectarifères

Après cette belle promenade, rentrons vite car les gendarmes ne sont pas loin.
Ils se cachent même dans les graines de bardane !

Bien sûr, les travaux des champs ont commencé ! Ici la plantation des pommes de terre qui intervient toujours fin mars début avril. Il faut trouver le moment idéal : suffisamment tôt dans l’année pour assurer le développement des tubercules mais assez tardive pour un réchauffement du sol favorisant la levée rapide des plants. Retrouvez un ancien billet sur cette thématique.

Et puis, le blé a levé aussi…

Voilà, si vous voulez en savoir plus sur la biodiversité en Hauts-de-France, rendez-vous à l’observatoire.

Note : Cet article fait partie des sujets abordés, de façon romancée, dans mon livre « Le Monde et Nous »

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