Aujourd’hui, je voulais vous présenter un ouvrage passionnant, qui vous fait plonger dans l’Histoire, le monde de la recherche scientifique et des microbes, autour de l’un de ceux qui a tellement fait pour la science, la vie et la compréhension de ses mécanismes : Louis Pasteur. Le tout est romancé et très agréable à lire et à conseiller à tous ceux qui connaissent assez peu finalement cet illustre scientifique.
Le livre, paru aux Editions Fayard en septembre 2015, « La vie, le mort, la vie – Louis Pasteur » est écrit par Erik Orsenna, de l’académie française, qui se définit lui même comme un grand ignorant en biologie. Qu’à cela ne tienne, il a relevé un grand défi, celui de (re)découvrir les étapes de la vie et les passions de Louis Pasteur, de plonger dans le monde de la biochimie et de vulgariser le travail de fourmi que le chercheur a mené tout au long de son existence. Mais il nous offre aussi, dans un style si limpide, le contexte de toutes ces recherches, les motivations, les angoisses, les espoirs, les émotions … Bref, un régal.
Voici quelques aspects du livre que j’ai particulièrement appréciés.
La naissance d’une grande passion
Alors, nous voilà emportés dans la vie passionnante et passionnée de Pasteur, comment il a été amené à côtoyer dès son plus jeune âge la chair en putréfaction et les foyers infectieux (le début de son obsession pour l’hygiène), sa famille (la tendresse de son père, ses sœurs puis ses filles), ses premiers pas dans le monde de la recherche (la découverte de la stéréochimie) et « la passion de comprendre » qui l’anime et le pousse toujours plus loin jusqu’au moment Eurêka !
La méthode scientifique
On y découvre la méthode scientifique dans toute sa splendeur : Louis Pasteur fouille, traque, interroge, cherche à comprendre le contexte, formule des hypothèses, les passe au crible, multiplie les expériences, observe, modifie les protocoles, enchaîne les résultats sans compter son temps et son énergie, vérifie maintes fois ses conclusions, doute de lui-même pour mieux affiner sa compréhension, le tout au sein d’une équipe soudée et bien constituée (parce que de bons collaborateurs, c’est primordial). Vient ensuite l’étape de transmission : communiquer et expliquer… (et la petite heure de gloire).
Des connaissances au service de la vie des hommes
La connaissance scientifique c’est bien mais lorsqu’elle ouvre les portes sur la Vie, et la résolution de problèmes du quotidien, c’est l’apothéose. Et c’est cette quête qui anime Pasteur.
Alors voilà, chacune de ses recherches trouve son origine dans des préoccupations des hommes : les problèmes ponctuels et aléatoires dans la fabrication de l’alcool de betterave, les difficultés de maintenir la qualité du vin ou de la bière, les maladies des animaux qui déciment les troupeaux ou (comme dans le cadre de ses travaux sur le ver à soie) qui remettent en cause toute l’économie d’une région … mais surtout il lève le voile sur de nouveaux domaines scientifiques permettant la compréhension des mécanismes qui régissent la vie : la contagion et l’hérédité.
Il est alors prêt à passer à la prochaine étape de ses travaux au service de l’homme : comprendre les maladies humaines qui sévissent autour de lui ; ses recherches en microbiologie sont une bonne base pour des applications au domaine de la médecine même s’il doit encore beaucoup travailler, observer, expérimenter et comprendre.
La vie / la mort
Comprendre la vie, défier la mort voilà les deux grandes motivations qui façonnent la vie de Pasteur. L’ouvrage insiste à plusieurs reprises sur cette dichotomie (présente dès le titre). Pour le chercheur, il faut coûte que coûte, connaître et défendre la vie ; mais la mort rôde toujours et le touche personnellement : il perd des proches dont ses propres enfants. Cela ne fait que renforcer son obstination et « Pasteur engage toutes ses forces dans son combat ».
Bref, j’ai beaucoup aimé et j’ai même voulu en savoir plus ou du moins, m’imprégner un peu plus de l’univers que je venais de découvrir. Une petite visite s’est donc organisée au Musée Pasteur de Lille avec mon amie Ludmilla du Café des Sciences . Un résumé des points qui nous ont marquées, l’une et l’autre, sera présenté prochainement sous forme d’un post en deux parties (un travail à quatre mains 😉 )
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