Juste à temps pour vous souhaiter une très bonne année 2021, à toutes celles et ceux qui passent par ici.
C’est la tradition du post de début d’année sur ce blog… Celui du rapide bilan de l’année qui vient de s’écouler grâce à un tour d’horizon succinct des visites à caractère scientifique que j’ai pu mener et qui n’ont pas généré, par manque de temps, de billet de blog.
2020 fut une année tellement particulière pour nous tous, à des degrés divers. Pour ma part, j’ai perdu des êtres chers, dont ma chère Maman qui a guidé mes pas dans le Monde bien sûr mais aussi dans les valeurs qui permettent de maintenir le cap, contre vent et marées.
Alors allons-y … qu’ai-je donc fait en 2020 qui mérite le détour ?
Début 2020, un peu avant que notre situation sanitaire ne devienne vraiment préoccupante, je suis allée visiter l’exposition « Viral, du microbe au fou rire, tout s’attrape » présentée au Forum des Sciences de Villeneuve d’Ascq. Un sujet porteur qui a tapé dans le mille vu que la réalité de terrain nous a vite rattrapés !
Très intéressante et pédagogique, cette expo. permettait au visiteur de faire un bon tour d’horizon de la notion de transmission et de contagion qui ne concerne pas que les pathogènes… On l’oublie peut-être un peu vite mais peuvent se propager aussi le rire, le bâillement et les rumeurs ! Un bon rappel du fait que pour pouvoir parler de contagion, 3 éléments doivent être réunis : l’agent qui ne demande qu’à se transmettre, le réseau de contamination et le contact possible entre les deux premiers. Il faut donc chercher à limiter l’une de ces composantes si on veut endiguer une contagion. Mais pour le rire, ne nous privons pas, n’est-ce pas ?
Fin février, un petit détour par la capitale pour déambuler entre les stands du « Village de la Chimie » destiné aux jeunes lycéens qui cherchent des informations sur leur prochaine orientation dans les métiers de la chimie. La chimie qui se trouve partout au cœur de chaque objet du quotidien a de beaux challenges à relever pour améliorer le confort de nos vies tout en cherchant à minimiser notre impact environnemental. Je ne vous citerai que deux exemples relatifs aux matériaux haute-performance.
Ainsi, sur le stand de BASF, on pouvait y voir les derniers développements des matériaux isolants (isolation phonique et thermique), du polystyrène gris (du graphite est incorporé au polystyrène expansé classique) qui réfléchit les infra-rouges et permet donc de diminuer sensiblement les déperditions de chaleur dans le cadre de l’isolation extérieure des bâtiments.
Et puis Arkema présentait tout un tas de produits « grand public » ou plus spécialisés dans lesquels l’industriel était impliqué. Focus sur les chaussures de sport, celles d’Antoine Griezmann par exemple, légères et néanmoins résistantes à la fatigue et aux chocs avec des propriétés d’élasticité pour amortir les chocs ! Le secret est dans le Pebax®, un élastomère qui conjugue toutes ces propriétés à la fois et qui en plus, est conçu en s’affranchissant du pétrole : il est conçu à partir de Rilsan® un polymère polyamide bio-sourcé puisqu’issu de la transformation d’huile de ricin, ressource renouvelable.
Et puis pour ce premier trimestre 2020, avant la grande période de confinement, c’était ma visite au salon de l’Agriculture. J’avais rédigé un premier billet ICI et je n’ai pas eu le temps d’en reparler (ça viendra).
Dans la partie « agriculture/sylviculture », beaucoup d’informations sur les cultures, les graines, les apports, les défis, les contraintes de l’agroalimentaire. J’aimerais simplement faire ressortir de ma visite, le stand de l’ONF (l’Office National des forêts) vraiment très pédagogique.
L’ONF oeuvre pour la protection des forêts en étudiant les espèces, les risques qui pèsent sur certaines d’entre elles en lien avec le réchauffement climatique : feux de forêts, sécheresse, sensibilité aux champignons et insectes. En accumulant des connaissances, les scientifiques peuvent limiter les dégâts ou planter des essences plus résistantes. Sur deux des photos ci-dessus, on peut y voir les célèbres chenilles processionnaires du chêne qui causent des ravages au niveau des arbres (elles se nourrissent des feuilles) et dont les poils qui s’envolent au vent, sont très urticants. Les Vosges sont particulièrement touchées. Les hivers moins rigoureux expliquent pourquoi elles pullulent.
Sur la photo centrale du haut, ce sont les ravages de petits insectes : les scolytes creusent des galeries sous l’écorce et déciment l’épicéa, notamment dans le nord est de la France. La seule issue est pour l’instant de repérer l’ennemi et abattre les arbres touchés pour protéger tous les autres. Les dégâts sont terribles et on parle d’épidémie !
Nouvelle petite visite dans la capitale dans le courant de l’été et cap cette fois-ci sur les traces de notre passé au Musée de l’Homme… et de l’Australopithèque (la grande énigme du « Comment marchait-il ?)
J’ai beaucoup aimé le focus sur le Cerveau dans toutes ses déclinaisons et les détails du pied ! Savez-vous que la voûte plantaire, ce creux du pied, est une belle spécificité de notre espèce et que sa forte courbure permet de mieux s’adapter aux inégalités du sol ? Cette « bonne courbure » aurait même joué un rôle dans l’apparition de la bipédie, en apportant flexibilité et rigidité pour un bon appui au sol pendant la marche, le saut ou la course !
Cet été aussi, j’ai participé à une nouvelle sortie Nature tout près de chez moi en Hauts-de-France. Intitulée « Jeu d’ombre et de lumière », cette petite escapade à Santes (près du Relais Nature) était organisée par le Conservatoire Botanique de Bailleul dont je vous ai déjà parlé dans un précédent billet.
On a vu, observé et évoqué l’histoire de nombreuses espèces de plantes sauvages. Je vous en choisis deux.
Le cirse faux-épinard (Cirsium oleraceum) et Lotier corniculé (Lotus corniculatus).
La première plante (cirse faux-épinard) est une sorte de chardon (de la même famille) aux fleurs beiges mais c’est ici un chardon qui ne pique pas, qu’on retrouve en zone humide. Je l’ai choisie car j’ai été impressionnée par son port haut et charnu et par le fait que la plante porte des feuilles jusqu’en haut ! C’est un régal pour les pollinisateurs et les papillons.
La seconde plante, le lotier corniculé, fait partie de la famille des fabacées. Les chenilles adorent ses feuilles et il est mellifère. Idéal donc pour la biodiversité !
On a eu la chance pendant notre balade de tomber sur une belle libellule ! Je pense que c’est un sympetrum.
En fin de parcours, notre guide attire notre attention sur une liane : il s’agit de houblon (de la famille des cannabinacées).
Belle transition qui me permet de passer au sujet suivant ! Donc si on parlait de la bière maintenant ? Figurez-vous que pour l’été 2020, Le Grand Palais de Lille a accueilli l’exposition « Bière expérience » avec un circuit découverte de la célèbre boisson alcoolisée ! Amateur du breuvage ou non, chacun a pu se régaler à découvrir les étapes-clé de son histoire, le procédé de fabrication, les lieux phare de sa production, les grands brasseurs…
Bien sûr, une grande place était accordée au houblon qui recèle en son sein une belle poudre jaune : la lupuline. C’est de là que vient l’amertume ! Lors du procédé de transformation, cette substance donne des produits aux propriétés antibiotiques et antimicrobiennes. Parfait pour la conservation !
Comme vous le voyez sur les photos, il était aussi question de l’orge. Le degré de cuisson de l’orge après sa germination (donc de sa transformation en malt permettant de faciliter le travail des levures) s’appelle le touraillage : il donne la couleur au malt et libère des tas d’arômes !
Un petit mot aussi sur Pasteur qui a joué un rôle dans l’affaire notamment en expliquant le processus de fermentation, différent selon le type de levures et affecte le goût au même titre que la température, la teneur en sucre du malt et la pression dans le fermenteur.
Terminons, par le paysage de ma campagne ces jours-ci ! Une belle année 2021 !