Retour des visites culturelles

Ah, ce que ça fait du bien de reprendre contact avec le monde extérieur, les visites, les expos, les musées, les jardins après ces longues semaines de privation ! Bien sûr, chaque site s’organise pour être parfaitement en phase avec les mesures de précautions sanitaires et je dois dire que cela se fait dans le plus grand sérieux, du moins sur la base des balades que j’ai pu réaliser…
Alors que voir, revoir ou découvrir dans notre belle région des Hauts-de-France ? Voici un bref aperçu, petite sélection bien personnelle, de ce qu’on peut trouver.

Au Musée d’Histoire Naturelle de Lille
Je vous avais parlé dans ce précédent billet de l’exposition « Liaisons vitales », inaugurée le 30 octobre 2019. Elle devait rester en place jusqu’en avril, mais vu les circonstances, elle est visible jusqu’au 6 septembre 2020. Chouette !


Avant d’entrer, les précautions d’usage sont rappelées avec une belle touche d’humour.

Rappelons que l’idée maîtresse de cette riche exposition est de montrer comment les animaux, quels qu’ils soient, peuvent collaborer, partager, communiquer. Toutes ces actions ne sont donc pas réservées au monde humain.
Ainsi, on découvre des pratiques assez amusantes au sein d’une espèce ou des associations entre espèces assez déroutantes, notamment parce qu’elles sont peu connues par le grand public.
Savez vous qu’ il y a aussi des crèches chez les hippopotames ! Et oui, les petits non sevrés sont gardés ensemble par un adulte pendant que leurs parents partent chercher de la nourriture.

Les suricates vivent également en colonies. On les voit souvent représentés debout sur leurs pattes arrière à l’affût du moindre signal ! Ne font-ils pas autre chose ? En fait, ils sont très bien organisés : pendant que certains mangent ou cherchent leur nourriture, moment où ils sont vulnérables, les copains veillent et guettent le moindre danger, prêts à donner l’alerte.

Impressionnée aussi par les relations d’entre aide (pourrait-on même parler de symbiose ?) entre espèces très différentes, je m’attarde sur quelques exemples.

Certaines espèces de crevettes se nourrissent de parasites présents dans la bouche de poissons…
C’est le cas aussi du poisson labre, emblème des récifs coralliens, qui se charge aussi des parasites présents sur les plaies des autres poissons ! C’est un poisson infirmier, en quelque sorte !

Et au centre de l’image ? Une aigrette, qui semble bien se plaire avec ce gros mammifère.
En fait, les associations de la sorte ne sont pas si rares. En atteste, ce héron -dit héron garde-bœufs- qui vit souvent à proximité du bétail. Cela lui permet de trouver bien plus facilement les insectes qui font partie de son régime alimentaire. En retour, le bétail est protégé.

Héron garde-bœufs vivant proche du bétail

Voilà, j’espère que ce nouvel aperçu vous donnera envie d’aller admirer cette belle expo.

Au Musée du Louvre-Lens
C’est le moment de plonger dans la nouvelle exposition temporaire « Soleils Noirs« , qui sera visible jusqu’au 25 janvier 2021.
De quoi s’agit-il ? Le noir inspire… de tous temps et amène à la réflexion. Cela touche les artistes, les poètes, la mode… Bref, il est question ici de parcourir la couleur « Noire » dans toutes ses déclinaisons et il y a beaucoup à faire !
Le Noir, c’est tellement de choses à la fois : la peur, les rêves, la nuit, la lumière et les ombres, l’enfer, la misère, la mort mais aussi l’élégance ou encore l’industrie !
Tous ces aspects sont abordés dans l’exposition… Voici quelques uns de mes coups de cœurs.

Attention, dès l’entrée vous voilà observés. L’œil est perturbant ! Surréaliste, il vous scrute et dérange d’autant plus qu’il semble venu de nulle part et apparaît là au bout milieu d’une plaque de marbre. C’est l’œuvre contemporaine de Laurent Grosso qui surprend, titille l’esprit mais invite sans aucun doute le public à réfléchir. Voir dans le noir, est-ce possible ?

Evidemment, côté sculpture, comment ne pas être impressionné par cette imposante statue « La Grande Ombre », aux détails incroyables, œuvre du grand Auguste Rodin. Elle symbolise la douleur, le désespoir et la malédiction.

La Grande Ombre (Auguste Rodin) 

Le Noir évoque aussi la mort et ses mystères ! On a ici un « transi », un cadavre nu, mangé par les vers. C’est une sculpture de Guillaume Lefranchois, artiste du 15e siècle. Bien Noire cette oeuvre d’art mais d’un réalisme dérangeant (je vous avais parlé de ces aspects-là dans cet article).


Après cette vision assez sombre, place au charme, l’élégance, la dignité…
J’ai adoré ce portrait, rendant hommage au Noir de l’élégance, du luxe et de l’aristocratie. Tellement de réalisme, de précision, et de détails dans ce portrait d’Elisabeth  Van der Aa de Thomas de Keyser (peintre néerlandais du 17e siècle).

Le Noir symbolise aussi la peur, le sombre, l’inconnu… Et les araignées ne cristallisent-elles pas à elles seules, les peurs de beaucoup de gens ?
Alors une petite note rigolote avec la charmante araignée d’Odilon Breton, artiste bordelais. Son « Araignée souriante » est dérangeante elle aussi par son aspect « humanisé » (1881) ! On est en plein « fantastique » et l’araignée semble se moquer de nous. Mais je l’aime bien.

L’Araignée souriante (Odilon Redon)

Mais le Noir, c’est aussi la Révolution industrielle et le charbon comme grand symbole. On ne peut pas le rater, ce tas de braisettes (nom qui fait référence à la classe granulométrique) en fin de parcours, ainsi que les portraits des « gueules noires ». Un bel hommage à cette période où le travail au fond était réalisé au péril des vies.

Au Musée de la Bataille de Fromelles
Le week-end dernier, c’était celui consacré habituellement aux Journées de l’Archéologie. Alors, cette année, les événements se sont plutôt produits à distance, mais ici près de chez moi, il y avait une astuce pour creuser un peu le sujet.
Pour comprendre l’archéologie, on peut se tourner vers une petite visite au Musée de la Bataille de Fromelles. Le Musée a été créé pour se souvenir de cette terrible bataille de 1916 qui opposa australiens, anglais et allemands mais aussi les travaux d’archéologie qui ont eu lieu dans les environs afin d’identifier les corps exhumés dans les années 2000 de 250 soldats australiens qui manquaient encore à l’appel et retrouvés en lisière du Bois des Faisans à Fromelles.

Le musée de la bataille de Fromelles et les fouilles archéologiques.

Grâce à des travaux de généalogie, d’analyse ADN, de méthodes de pointe, une majorité des dépouilles ont pu être identifiées, et ça, c’est absolument incroyable ! Enfin, non, c’est la méthode scientifique…

Photos de l’Exposition « Soleils Noirs »
Michel Lefebvre du club photo d’Ennetières en Weppes.

2 comments for “Retour des visites culturelles

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.