Consommation irraisonnée : conséquences et solutions innovantes

Nous évoluons dans une société où la consommation est reine… on peut même parler de surconsommation. A qui la faute ? La publicité n’est pas étrangère à l’envie de posséder la toute dernière technologie qui permet d’aller plus loin ; c’est un besoin qu’on ressent tous quelque part au fond de nous : adopter le mode de vie « mainstream » pour ne pas trop se démarquer…

Personnellement, je résiste sur pas mal de fronts… pas d’excès dans l’achat de vêtements, de portable ou d’ordi. souvent remplacés très vite, ou de jouets pour les enfants mais j’ai encore des progrès à faire dans certains domaines.
Bref, il faut trouver le juste milieu dans la consommation tout simplement parce que le gros problème dans cette façon de faire est la production de déchets dont il est parfois bien difficile de se débarrasser : le recyclage n’est pas encore optimal même si on progresse ! Ajoutons aussi, l’énergie dépensée pendant toute la durée de vie des objets en question (extraction de matières premières, transformations, fabrication, transport…).

Des déchets qui s’accumulent et forment des strates selon l’apparition des nouvelles technologies (expo Forum des sciences)

C’est sur ce thème qu’une exposition s’est tenue au Forum des Sciences de Villeneuve d’Ascq du 2 avril au 31 décembre 2016 (en même temps que celle sur l’alimentation dont j’avais parlé). J’y ai vu une belle présentation de nos travers consuméristes, des problèmes qui en découlent et découvert de nouveaux concepts que j’aimerais mettre en lumière ici.

Dans nos maisons : La pollution de l’air intérieur
Parfois, nos intérieurs sont un peu chargés… de meubles, d’objets pour la décoration, d’appareils divers et variés. Avons-nous déjà réalisé combien ils pouvaient engendrer de polluants ? On pointe souvent du doigt les zones industrielles relarguant poussières, particules, substances gazeuses mais notre intérieur, là où on passe une bonne partie de notre temps, peut également poser problème surtout si l’aération n’est pas suffisante (5 à 10 min/jour).

Une jolie maquette recense l’ensemble des éléments de notre quotidien qui contribuent à une pollution intérieure (parfois de 5 à 10 fois plus élevée que celle de l’air extérieur) dont il est nécessaire de prendre conscience.

Alors quelques petites explications s’imposent. Mais de quoi parle-t-on ? Et cette pollution intérieure, elle vient d’où ?
En fait, il s’agit de polluants pouvant être émis par les matériaux et produits de construction et du mobilier notamment les peintures, les colles, les vernis, encres, matières plastiques (il s’agit alors d’émissions diffuses), des équipements de combustion (ex.  du poêle ancien ou plus moderne mais non performants, ou des cheminées ouvertes), des animaux domestiques (allergènes), de l’accumulation d’humidité (favorable au développement de moisissures ou à la dégradation des colles). Mais ne négligeons pas, l’impact de nos habitudes quotidiennes (tabagisme, cuissons, utilisation de produits d’entretien…

On a alors affaire à des COV (ou composés organiques volatiles) : citons le formaldéhyde, les éthers de glycol, des composés aromatiques (benzène, toluène) mais aussi potentiellement des gaz tels que le CO (monoxyde de carbone issu d’une mauvaise combustion d’un appareil de chauffage) ou les oxydes d’azote (NOx).
Concernant les particules et les poussières, les plus problématiques sont les plus fines référencées par l’indication PM2.5 (pour particulate matter d’un diamètre aérodynamique* inférieur à 2,5 µm)

Pour éviter ces pollutions et surtout les conséquences qu’elles peuvent engendrer sur la santé, il faut éviter les conduites à risque (le tabagisme par exemple) ou les déchets en trop grande quantité (étudier les emballages), acheter des produits moins polluants (des étiquettes et logo sont désormais disponibles), surveiller les appareils de chauffage, favoriser la ventilation et l’aération.

*Diamètre d’une sphère de densité 1 ayant la même vitesse de décantation.

Les impacts de la consommation humaine
On a à peu près en tête les effets de nos activités et de notre consommation sur l’environnement : citons le recul de la forêt au profit de l’expansion de l’élevage, de l’agriculture, de la construction de routes, de barrages, pour l’exploitation des ressources terrestres…
Mais peut-on la quantifier ? Il existe un paramètre et une équation pour l’estimer : I = P x A x T

I (lire i) correspond à l’impact de l’activité humaine ; il est d’autant plus élevé que la population (P) est dense (consommation de ressources, pollution croissante, utilisation des terres).
Il est aussi proportionnel au taux d’équipement (A) par le biais des ressources prélevées et des déchets générés par la production des équipements et la technologie (T) qui peut un peu « adoucir » les effets en améliorant l’efficacité du produit ce qui le rend moins gourmand en ressources ou en énergie.

Les voies pour mieux consommer
Pour consommer mieux, il ne faut pas seulement tenir compte de l’utilisation qu’on fera d’un produit (sa consommation d’énergie par exemple) mais il faut également regarder son cycle de vie qui intègre dans les calculs les différentes étapes requises pour sa production et son élimination en fin de vie : ce qu’il consomme en ressources et en énergie pour sa fabrication, son transport, son emballage, son recyclage éventuel en fin de vie, tous les déchets qui sont générés … Tout le monde n’y pense pas.
Lorsque le développement du produit tient compte de tous ces aspects, on parle d’éco-conception.

Le cycle de vie d’un produit : il faut penser à toutes les étapes

La petite histoire du jean

La provenance des différents constituants d’un produit est par exemple primordiale dans l’analyse du cycle de vie (ACV pour les intimes). C’est ce que l’exposition a voulu mettre en avant, avec un produit courant : le « Jean. »
Savez-vous par exemple qu’une bonne dizaine de nations sont impliquées dans la confection d’un simple jean ? Un véritable tour du monde pour le fameux pantalon … entre la production de coton au Bénin, le tissage/teinture en Italie, l’entoilage en Allemagne, l’assemblage et le délavage en Tunisie puis le laiton fait de cuivre et de zinc (pour les boutons) respectivement de Namibie et d’Australie, les fils d’Irlande, la bande polyester de la fermeture éclair de France (quand même).

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Bref, que faire ? Déjà, dès l’acte d’achat, on peut s’interroger sur les conditions de fabrication du produit. Certains labels sont là pour nous y aider. Citons, pour les textiles, le label GOTS (Global Organic Textile Standard) qui garantit une fabrication responsable d’un point de vue social et environnemental (coton biologique, un sujet sur lequel je reviendrai).

Bon, après cela.. que devient votre bon vieux jean ? Le recyclez-vous ? Pensez à le déposer au Relais, parce ce qu’il peut en sortir un matériau plus qu’intéressant pour la construction des bâtiments.

Des exemples de valorisation / d’éco-conception

Alors l’une des voies de valorisation de nos vieux vêtements de coton est la fabrication de Métisse® ! Grâce à une récupération efficace (circuits courts), un procédé d’effilochage peu énergivore, une technique d’imprégnation à cœur, il ressort de nos vêtements délaissés une laine de coton mise en forme pour en faire un isolant thermique et acoustique pour professionnels et particuliers (domaine du bâtiment). Le procédé permet en outre d’éviter les émissions de COV dont il était question en début d’article (pour en savoir plus).

Coton recyclé en Métisse

Dans un autre domaine de la vie quotidienne, les efforts faits dans le domaine de la vaisselle « éco-conçue » ont également retenu mon attention. Est-il possible de fabriquer de la vaisselle en verre (et toutes ses annexes) avec un impact environnemental réduit ? Parce que, rappelez-vous, j’en avais parlé dans un précédent post : pour fabriquer du verre, on ajoute à de la silice de la soude (carbonate de sodium) et de la chaux ; ces derniers éléments permettent à partir d’un certain niveau de température l’insertion d’atomes de sodium et calcium entre silicium et oxygène du réseau originel. La fusion commence alors vers 1500 °C ce qui nécessite tout de même une sacrée quantité d’énergie.

Arc International a relevé le défi et inscrit ses activités dans le développement durable avec l’utilisation d’entrants organique (encres de déco), une plus faible température de cuisson (support et décoration), la suppression de certaines étapes (la trempe pour la déco), des emballages plus adaptés (dont l’augmentation des taux de remplissages des cartons), le recyclage en fin de vie.

Enfin pour tout ce qui est déchets, rappelons que la valorisation énergétique par incinération est également une voie de plus en plus répandue.

Merci le forum des sciences pour ces belles expos enrichissantes… en attendant la toute prochaine qui est sur le point d’être dévoilée (d’ici quelques jours) ainsi que la fête des 20 ans dont je ne manquerai pas de parler.

Compléments

Cliquer pour accéder à guide-pratique-un-air-sain-chez-soi.pdf

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Chapitre-I-Mode-d-emploi-de-l.html


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