Pétrole, charbon et gaz sont des hydrocarbures c’est-à-dire des molécules composées de carbone et d’hydrogène, agencés de façon plus ou moins complexe. Plus le nombre de carbone sera faible, plus la molécule sera légère : on aura affaire à des gaz (le méthane par exemple est la plus petite molécule des hydrocarbures, de formule CH4) Au contraire, plus la chaîne carbonée sera longue et complexe, plus l’hydrocarbure sera lourd : les essences légères correspondent à 5 ou 6 carbone, le kérosène à 10 à 13 atomes de carbone et le gasoil de 12 à 22 atomes de carbone.
Génèse du pétrole encore appelé l’Or Noir, pilier du monde moderne car il est partout (essence, gasoil, chimie fine) :
Le mot pétrole vient du latin « pétra » (la pierre) et « oléum » (l’huile) : donc l’huile de pierre…
Pourquoi cette terminologie ? Tout simplement parce qu’effectivement le pétrole est un composé liquide, évoquant l’huile issue d’une fossilisation c’est-à-dire la décomposition d’organismes vivants dans les fonds marins (végétaux apportés par les rivières ou animaux -plancton-) qui vont se transformer et constituer, au fil du temps et sous certaines conditions, ce qu’on appelle « la roche mère« .
En effet la décomposition d’être vivants, de végétaux au fond des océans (à l’abri de l’oxygène), avec l’action conjuguée de la température, de la pression, des dépôts sédimentaires et minéraux (sables, argiles) conduit à la formation de boues noirâtres.
Cette roche mère s’enfonce peu à peu sous l’accumulation des sédiments au fil du temps (cet affaissement peut atteindre des milliers de kms) et les matières organiques de départ privées d’oxygène, comprimées sous le poids, sous l’effet de la température (la chaleur du sous-sol augmente lorsqu’on s’enfonce) se transforme chimiquement en kérogène, une substance intermédiaire entre la matière organique et un combustible. Par la suite, on voit apparaître par transformation chimique différents types d’hydrocarbures : des plus lourds (le pétrole) aux plus légers (le méthane, gaz).
Il faut environ 100 °C pour que le kérogène commence à générer des hydrocarbures liquides, du pétrole et du gaz. Cela correspond en gros à un enfouissement de 2 200 m à 3 800 m.
La proportion de liquides et de gaz produits dépend de la nature de la roche mère…le temps estimé pour cette lente transformation des organismes marins en hydrocarbures est de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’années.
Les hydrocarbures générés vont ensuite quitter la roche mère et migrer vers d’autres roches. Une partie va être détruite lors de ce voyage (dissolution dans l’eau, les plus légers arrivés jusqu’en haut se dispersent dans l’atmosphère, oxydation des fractions les plus lourdes ou destruction par les bactéries). Une autre partie va se stocker dans une roche réservoir (piégée par des conditions d’imperméablités de roches voisines), d’où elle sera extraite par les pétroliers pour nos industries ! Mais une condition est nécessaire pour une extraction rentable : il faut donc un volume fermé important afin que s’accumulent des hydrocarbures en quantité suffisante.
Source ICI
Des conditions particulières sont ensuite nécessaires pour que le piège à pétrole soit préservé des effets du temps et de l’action des bactéries plus en surface…le piège doit donc être à une certaine profondeur (les bactéries craignant la température, plus il est profond, plus il y fait chaud) et mieux vaut que les pièges en profondeur ne soient pas menacés par des mouvements tectoniques !
Lien vidéo ICI
Les phases suivantes vont consister pour les acteurs du monde pétrolier :
– à repérer les gisements,
– étudier s’il est rentable (conditions de perméabilité des roches pièges, volume…)
– à passer à l’exploitation (forage) si le gisement est rentable
– à le transporter vers les zones de raffinage
– à le raffiner.
Quelques mots sur le raffinage :
Il s’agit de l’ensemble des procédés qu’on va imposer au pétrole afin de le rendre utilisable.
Le but premier est, on le conçoit aisément, de séparer l’ensemble de ses constituants : les gaz (1%), les essences (22%), le kérosène, le gazole (27%) et les coupes lourdes comme le fioul lourd (41 %).
NB : on parle de coupe, c’est à dire une famille correspondant à une certaine fourchette de carbone dans la molécule de base.
Pour séparer, on va distiller…c’est à dire, faire chauffer pour que les plus volatils (les molécules les plus légères, les plus simples, possédant le moins de liaisons chimiques à casser) s’évaporent. En augmentant la température, on va ainsi séparer les différentes coupes.
Le raffinage consiste ensuite en d’autres transformations, dans des unités prévues à cet effet, visant à améliorer la qualité de chaque coupe (on augmente l’indice d’octane des essences légères par exemple -c’est le reformage- ou encore, on transforme les coupes lourdes en plus légères, plus demandées : c’est ce qu’on appelle le craquage). Ces opérations sont très complexes demandant de hautes températures (de l’ordre de 500 °C) et de hautes pressions (pour casser plus facilement les liaisons chimiques).
Principe d’une tour de distillation
Enfin, certaines coupes sont envoyées vers les industries pétrochimiques afin de les transfomer en produits artificiels tels que les matières plastiques ou des plastifiants, des solvants, des fibres, des insecticides et bien d’autres produits. Les transformations reposent sur des réactions chimiques (polymérisation, oxydation, …)
A bientôt !
Pour en savoir plus :
3 comments for “Lumière sur l’OR Noir”